Analyse territoriale multiscalaire
Application à la concentration de l’emploi dans la métropole du Grand Paris
Cette fiche présente une analyse territoriale multiscalaire menée sur la concentration de l’emploi dans les communes de la métropole du Grand Paris (MGP)1. Cette analyse reproductible utilise des données de l’INSEE librement accessibles et montre l’usage et l’intérêt des fonctions du package MTA
(Multiscalar Territorial Analysis) pour révéler l’existence d’inégalités territoriales dans un contexte multiscalaire.
-
Prérequis : connaissance en analyse de données et en représentations graphiques (plots, cartographie) avec R.
1 Aux origines de MTA…
Le socle méthodologique sur lequel repose le package MTA
(Multiscalar Territorial Analysis) a été conceptualisé dans le courant des années 2000 par le groupe de recherche HyperCarte (Grasland et al. 2005). Bien qu’il ait été conçu dès le départ pour des applications sur des territoires ou des indicateurs quelconques, il s’est d’abord fait connaître à travers la production d’HyperAtlas, outil conçu pour analyser les inégalités régionales en Europe, dans le cadre du programme ESPON (European Spatial Planning Observatory Network)2.
1.1 HyperAtlas : un révélateur des contradictions de la politique régionale européenne
L’objectif politique et empirique de la première application était de montrer que la définition des régions en retard de développement dépend du contexte d’observation et que celui-ci peut se définir d’au moins trois façons différentes. Si l’on prend par exemple le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat, et que l’on fixe un seuil de -25 % à la valeur de référence, trois listes différentes de régions en retard se révèlent :
- contexte européen : régions ayant un PIB/hab. inférieur de 25 % à la moyenne de l’Union européenne
- contexte national : régions ayant un PIB/hab. inférieur de 25 % à la moyenne de son pays d’appartenance
- contexte local : régions ayant un PIB/hab. inférieur de 25 % à la moyenne des régions voisines
Une telle analyse était perturbante pour les décideurs politiques européens car elle mettait en évidence les contradictions qui pouvaient apparaître entre les politiques de solidarité menées à différentes échelles territoriales et spatiales (Grasland 2004).
La contradiction la plus connue concernait l’emboîtement des échelles politiques territoriales (Davezies 1997). Paradoxalement, une même région pouvait être définie comme désavantagée au niveau européen (et percevoir à ce titre des aides) mais avantagée au niveau national (et obligée de ce fait à reverser des aides aux régions plus défavorisées de son propre pays).
Une seconde contradiction concernait les effets d’accessibilité spatiale et le rôle des acteurs économiques dans un contexte d’ouverture des frontières et d’élargissement de l’UE de 15 à 25. L’indicateur de contexte local mettait en effet en valeur des régions plus riches que leurs voisines, alors même qu’elles étaient plus pauvres que la moyenne européenne ou la moyenne nationale. Elles constituaient donc des pics locaux de richesse. Inversement, des régions plus riches que la moyenne européenne ou nationale étaient plus pauvres que leurs voisines et constituaient des territoires localement désavantagés. Or, les économistes spatiaux étaient déjà en plein débat sur les effets de ces avantages comparatifs locaux. Pour les partisans du spillover effect3, les pôles de richesse diffuseraient la prospérité vers les régions voisines, tandis que pour les partisans du backwash effect4, ce serait plutôt le contraire (OECD 2001 ; Camagni 2009).
L’intérêt de combiner les trois types d’inégalités a conduit le programme ESPON à financer le développement de l’application HyperAtlas (Martin 2004 ; Thomas 2008 ; Le Rubrus 2011), qui permet de mener une analyse territoriale multiscalaire dans un environnement logiciel dédié.
Cet outil (ESPON 2020) a bénéficié d’une importante reconnaissance autour de 2010, et plusieurs versions ont été implémentées dans divers projets européens, notamment pour permettre l’analyse des disparités régionales sur des indicateurs socio-économiques à l’échelle de l’Union européenne (Böhm, Schön 2004 ; Gloersen, Dubois 2007). Cet outil (ESPON 2020), a aussi suscité l’intérêt de l’Éducation nationale, notamment pour proposer aux élèves de 1re un cadre méthodologique adapté pour enseigner les disparités socio-spatiales au sein de l’UE.
Cette présentation réalisée en avril 2015 lors d’un atelier organisé au Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET, désormais ANCT) synthétise l’histoire et le fonctionnement de cet outil.
1.2 HyperCarte : un projet de recherche interdisciplinaire
Le groupe de recherche HyperCarte, actif entre 1996 et 2015, reposait sur quatre équipes de recherche en géographie (RIATE et Géographie-cités) et en informatique (LIG-STEAMER et LIG-MESCAL).
Si le développement d’applications pour l’Union européenne a constitué une activité privilégiée, il a toujours été clair que le projet avait une portée plus générale et pouvait s’appliquer à d’autres échelles. Plusieurs instances ont ainsi été proposées afin d’étudier les inégalités territoriales dans différents contextes spatiaux (Monde, Europe, territoires locaux). Pour en savoir plus, se reporter à la page Web du projet HyperCarte qui restitue l’historique du projet, les concepts mobilisés et les publications associées.
Ces applications ont permis de monter en généralité et de proposer une vision plus globale des concepts mis en oeuvre dans HyperAtlas en redéfinissant les trois contextes d’un point de vue plus théorique :
- Le contexte global analyse la position d’un lieu par rapport à l’ensemble des lieux étudiés qui forment l’espace de référence.
- Le contexte territorial analyse la position d’un lieu par rapport à une partition de l’espace de référence en mailles territoriales. Chaque lieu appartient à une maille et une seule qui définit son contexte territorial.
- Le contexte spatial analyse la position d’un lieu par rapport à un ensemble de lieux voisins. Ce voisinage peut aussi bien être basé sur la contiguïté (frontière commune) que sur une accessibilité mesurée en temps, coût ou kilomètre. Comme dans les modèles d’autocorrélation spatiale5, on introduit une fonction de pondération pour que la somme des voisinages de chaque lieu soit égale à 1 (Anselin 1995).
Il est important de préciser que, dans ce cadre théorique, la variable \(Z = \frac{V}{P}\) utilisée pour analyser les inégalités entre les lieux doit obligatoirement correspondre à un modèle d’allocation d’une ressource par rapport à une population de référence. La référence implicite de l’analyse des inégalités est en effet l’équirépartition des ressources par rapport à la population, quelle que soit l’échelle considérée.
On peut donc utiliser les procédures mise au point dans HyperAtlas pour étudier la richesse (V) par habitant (P) ou le nombre d’automobile (V) par ménage (P). Mais il ne serait pas logique d’appliquer la méthode à la densité de population, sauf si l’on inverse le rapport et considère la quantité d’espace (V) par habitant (P).
1.3 Le package MTA
Aujourd’hui, HyperCarte n’est plus actif et HyperAtlas plus maintenu. L’objectif du package MTA
consiste à mettre à disposition les connaissances, les méthodes et les solutions de visualisation développées durant des années de recherche par le biais de fonctions R. L’adaptation en langage R permet de s’affranchir des limites liées à l’usage d’une application clic-bouton, où l’import des données s’avérerait relativement complexe et la modularité des analyses peu flexible pour pousser l’aspect d’exploration des données.
D’un point de vue conceptuel, HyperAtlas et MTA
reposent sur l’hypothèse que la signification d’un indicateur dépend du contexte territorial de référence dans lequel il s’inscrit.
Confronter ces contextes d’analyse en utilisant des représentations synoptiques permet de synthétiser les inégalités mesurées et de mettre en évidence des situations de domination, de soumission ou de contradiction (Ysebaert et al. 2012). La mise à disposition de ces trois mesures d’écarts - associées à des représentations graphiques et cartographiques adaptées - sont au coeur d’HyperAtlas et des fonctions d’analyse proposées par MTA
.
Un préalable essentiel à l’analyse multiscalaire consiste à identifier :
- un indicateur (\(Z = \frac{V}{P}\))
- des contextes qui font sens d’un point de vue thématique ou politique
Nous proposons ci-dessous une analyse multiscalaire du rapport entre l’emploi au lieu de travail et les actifs occupés au lieu de résidence dans les communes de la métropole du Grand Paris en 2016. Dans la logique d’équirépartition expliquée précédemment, les emplois constituent donc une ressource (V) et les actifs occupés la population de référence (P). Le rapport \(Z = \frac{V}{P}\) permet donc de mesurer dans quelle mesure le nombre d’emplois disponibles en un lieu est en adéquation avec la population active présente.
Les contextes de déviation utilisés seront la métropole du Grand Paris (déviation générale), l’EPCI6 d’appartenance (déviation territoriale) et les unités territoriales qui partagent une limite communale (déviation spatiale).
2 Objectifs et données mobilisées
2.1 Objectifs
Les emplois sont-ils situés à proximité du domicile des employés ? Trouve-t-on dans chaque commune autant d’emplois qu’il y a d’actifs ? C’est l’approche que nous proposons d’explorer dans les différents contextes territoriaux de la métropole du Grand Paris.
Nul besoin d’être expert en géographie de l’emploi pour percevoir son inégale répartition sur ce territoire : certaines municipalités concentrent les emplois (La Défense, Paris), quand d’autres ont une vocation quasi-exclusivement résidentielle (banlieues pavillonnaires, cités-dortoirs).
Raisonner sur l’asymétrie qui existe entre offre d’emploi et lieu de résidence des actifs ne constitue pas une nouveauté. Comme l’a montré Kain avec le concept du spatial mismatch7 appliqué à l’inégale répartition de l’emploi pour certaines catégories de population (les Afro-Américains) (Kain 1968 ; Kain 1992). Dans la région parisienne, les travaux récents de l’UMR Géographie-cités autour du Mobiliscope ont mis en évidence les inégalités d’accès à l’emploi en fonction des lieux de résidence des actifs et leurs spécificités (catégories socio-professionnelles, etc.) et les coûts de transport induis (Le Roux et al. 2017).
Cette analyse ne vise bien entendu pas à révolutionner ce champ de recherche déjà fécond, mais plutôt à apporter des compléments méthodologiques pour explorer ce type de données, car les ordres de grandeur qui structurent ces inégalités sont plus méconnus, que ce soit en termes de masse d’emplois ou de configurations territoriales plus spécifiques (métropole du Grand Paris, EPCI ou voisinage géographique proche). Ces contextes territoriaux sont par ailleurs, au niveau local, des échelons essentiels pour la prise de décision politique (aménagement et organisation sociale) et pour l’emploi :
- La métropole du Grand Paris (composée de 12 EPCI : 11 communautés d’agglomération et Paris) a notamment pour compétence l’aménagement économique, social et culturel, et la politique du cadre de vie.
- La communauté d’agglomération a pour compétence obligatoire l’aménagement de l’espace, le développement économique, l’équilibre social de l’habitat et la politique de l’habitat.
- Le niveau administratif de base en France, la commune, est la collectivité territoriale de proximité. Malgré la réduction de ses compétences en matière d’aménagement avec la loi NOTRe d’août 2015, elle conserve des compétences marquées en matière d’urbanisme, d’aide sociale ou de logement. C’est aussi bien souvent le niveau administratif auquel se rattachent naturellement les résidents.
D’un point de vue purement méthodologique, le fait d’utiliser des jeux de données non modifiés issus de fournisseurs institutionnels de référence (INSEE pour les données, IGN pour les géométries), associés à une approche reproductible, permet de mettre à jour l’analyse ou de la transposer à d’autres espaces d’études. Ainsi, moyennant une interprétation adaptée des sorties statistiques, graphiques et cartographiques proposées, cette analyse peut utilement compléter les diagnostics territoriaux menés par de nombreuses institutions comme l’Apur, ou la Direction régionale et interdépartementale de l’Équipement et de l’Aménagement (DRIEA), qui s’intéresse dès la page 14 de son rapport de 2015 au même indicateur que dans cette analyse.
2.2 Sources mobilisées
Cinq sources de données sont mobilisées dans cette analyse :
1) CONTOURS…IRIS® : les géométries des IRIS8 de France métropolitaine et leur commune d’appartenance, au découpage du 1er janvier 2019, fournies par l’IGN.
2) Table d’appartenance géographique : l’appartenance des communes (version 2019) à leur EPCI de rattachement et le type de coopération (communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines, métropoles) au 1er janvier 2019. Ce fichier est distribué par l’INSEE.
3) Emploi-activité en 2016 : des indicateurs sur l’emploi au lieu de travail et la population active occupée en 2016, mis à disposition par l’INSEE à l’échelon communal.
4) Logement en 2016 : des indicateurs décrivant le niveau de motorisation des ménages à l’échelle des IRIS et mis à disposition par l’INSEE.
Un cinquième fichier, metropole.xls , construit par nos soins à partir des sites Web de référence des métropoles, vise à identifier des sous-ensembles territoriaux cohérents à l’intérieur de ces métropoles. Dans le cadre de la métropole du Grand Paris, il s’agit des 11 communautés d’agglomération (+ Paris). Pour les autres métropoles, l’importance des EPCI intermédiaires est moins prépondérante, puisque les métropoles ont vocation à remplacer les anciens EPCI. Nous avons néanmoins restitué quand c’était possible la géographie de ces anciennes mailles de décision afin de disposer d’un découpage territorial intermédiaire entre les communes et les métropoles. Quand ce maillage intermédiaire était inexistant (transformation de communautés urbaines en métropole sans inclusion de nouvelles communes au périmètre de coopération), nous avons uniquement fait la distinction entre la ville centre (LIB_EPCI = C) et sa périphérie (LIB_EPCI = P).
Hormis ce dernier fichier, il s’agit donc de sources de données officielles, mises à jour annuellement, qui sont associées à un découpage géographique libre de droit et dd’utilisation, ce qui facilite la mise à jour et la transposition des analyses.
Pour rejouer la préparation des données - jointures attributaires, sélection des métropoles, agrégation par clé d’appartenance territoriale - se reporter à ce script R.
2.3 Données consolidées
Le script de préparation des données aboutit à la création d’un geopackage constitué de quatre couches géographiques qui seront utilisées dans l’analyse :
iris
: la couche géographique des IRIS, qui contient des données relatives à la motorisation des ménages.com
: celle des communes, qui contient des données relatives à l’emploi au lieu de travail. C’est le principal jeu de données utilisé dans cette fiche.epci
: la couche géographique des communautés d’agglomération (EPCI) contenues dans les métropoles, qui sera utilisé pour l’habillage des cartes.
metropole
: celle des métropoles, que l’on pourrait éventuellement utiliser à des fins d’habillage.
Voici le détail des indicateurs inclus dans les couches géographiques des communes et des IRIS.
2.3.1 Communes
C’est la couche principale qui sera utilisée dans cette fiche.
Code | Libellé | Source |
INSEE_COM | Code communal INSEE | INSEE (base-cc-emploi-pop-active-2016) |
NOM_COM | Libellé de la commune | INSEE (base-cc-emploi-pop-active-2016) |
EPCI | Code de la métropole d'appartenance | INSEE (table-appartenance-geo-communes-19) |
LIB_EPCI | Libellé de la métropole d'appartenance | INSEE (table-appartenance-geo-communes-19) |
EPCI_SUB | Code de l'EPCI entre la commune et la métropole (si adapté) | RIATE (metropole.xls) |
LIB_EPCI_SUB | Libellé de l'EPCI entre la commune et la métropole (si adapté) | RIATE (metropole.xls) |
P16_EMPLT | Nombre d'emplois au lieu de travail en 2016 | INSEE (base-cc-emploi-pop-active-2016) |
C16_ACTOCC1564 | Nombre de personnes actives de 15 à 64 ans en 2016 | INSEE (base-cc-emploi-pop-active-2016) |
geom | Géométries des communes | IGN (CONTOUR-IRIS) |
2.3.2 IRIS
C’est la couche qui sera utilisée en fin de document pour discuter de la transposition de l’analyse à un autre espace d’étude.
Code | Libellé | Source |
CODE_IRIS | Code complet IRIS | IGN (CONTOUR-IRIS) |
INSEE_COM | Code communal INSEE | INSEE (table-appartenance-geo-communes-19) |
NOM_COM | Libellé de la commune | INSEE (table-appartenance-geo-communes-19) |
IRIS | Code IRIS | IGN (CONTOUR-IRIS) |
NOM_IRIS | Nom de l'IRIS | IGN (CONTOUR-IRIS) |
TYP_IRIS | Type d'IRIS | IGN (CONTOUR-IRIS) |
EPCI | Code de la métropole d'appartenance | INSEE (table-appartenance-geo-communes-19) |
LIB_EPCI | Libellé de la métropole d'appartenance | INSEE (table-appartenance-geo-communes-19) |
EPCI_SUB | Code de l'EPCI entre la commune et la métropole (si adapté) | RIATE (metropole.xls) |
LIB_EPCI_SUB | Libellé de l'EPCI entre la commune et la métropole (si adapté) | RIATE (metropole.xls) |
P16_MEN | Nombre de ménages en 2016 | INSEE (base-ic-logement-2016) |
P16_RP_VOIT1P | Nombre de ménages disposant au moins d'une voiture en 2016 | INSEE (base-ic-logement-2016) |
geom | Géométries | IGN (CONTOUR-IRIS) |
2.3.3 Emprise géographique
Ces données sont disponibles pour les 22 métropoles françaises.
Métropole | Nb IRIS | Nb Communes | Nb EPCI intermédiaires |
Bordeaux Métropole | 277 | 28 | 1 |
Brest Métropole | 93 | 8 | 2 |
Clermont Auvergne Métropole | 103 | 21 | 1 |
Dijon Métropole | 122 | 24 | 1 |
Eurométropole de Strasbourg | 195 | 33 | 2 |
Métropole d'Aix-Marseille-Provence | 779 | 107 | 6 |
Métropole de Lyon | 512 | 67 | 1 |
Métropole du Grand Nancy | 115 | 20 | 1 |
Métropole du Grand Paris | 2,841 | 150 | 12 |
Métropole Européenne de Lille | 509 | 90 | 2 |
Métropole Grenoble-Alpes-Métropole | 201 | 49 | 3 |
Métropole Nice Côte d'Azur | 236 | 49 | 5 |
Métropole Rennes Métropole | 172 | 43 | 3 |
Métropole Rouen Normandie | 241 | 71 | 4 |
Métropole Toulon-Provence-Méditerranée | 176 | 12 | 1 |
Metz Métropole | 113 | 44 | 2 |
Montpellier Méditerranée Métropole | 160 | 31 | 1 |
Nantes Métropole | 234 | 24 | 2 |
Orléans Métropole | 117 | 22 | 2 |
Saint-Etienne Métropole | 187 | 53 | 4 |
Toulouse Métropole | 253 | 37 | 1 |
Tours Métropole Val de Loire | 120 | 22 | 3 |
3 Initialisation de l’analyse
3.1 Packages nécessaires
Cinq packages R sont requis pour reproduire les analyses présentées dans cette fiche :
MTA
pour la mesure des écarts multiscalaires
sf
pour la manipulation et le traitement de données géographiquesmapsf
pour les représentations cartographiquesineq
pour le calcul d’indices économétriques de concentrationspdep
pour le calcul des indices d’autocorrélation spatiale
Le code ci-dessous vérifie que toutes les librairies requises sont bien installées. Dans le cas contraire, elles sont installées puis chargées dans la session de travail.
# Noms de packages nécessaires
<- c("MTA", "sf", "ineq", "spdep", "mapsf")
my_packages
# Vérifier si ces packages sont installés
<- my_packages[!(my_packages %in% installed.packages()[,"Package"])]
missing_packages
# Installation des packages manquants depuis le CRAN
if(length(missing_packages)) install.packages(missing_packages,
repos = "http://cran.us.r-project.org")
# Chargement des packages nécessaires
lapply(my_packages, library, character.only = TRUE)
invisible(lapply(my_packages, library, character.only = TRUE))
3.2 Import des données
Pour rejouer l’analyse, décompressez les données contenues dans l’archive data.zip puis ouvrez les couches com et epci contenues dans le geopackage data.gpkg.
# Import des données (après les avoir téléchargées et décompressées)
<- st_read("data/data.gpkg", layer = "com", quiet = TRUE)
com <- st_read("data/data.gpkg", layer = "epci", quiet = TRUE) epci
Nous filtrons ce jeu de données (22 métropoles) pour ne considérer que les unités territoriales qui appartiennent à la métropole du Grand Paris.
# Filtrer sur Paris
<- com[com$LIB_EPCI == "Métropole du Grand Paris",]
com <- epci[epci$LIB_EPCI == "Métropole du Grand Paris",] epci
L’objet com contient toutes les informations nécessaires à la réalisation de l’analyse : des identifiants géographiques (code communal et nom de la commune), la métropole d’appartenance de la commune (METRO), l’identifiant et le nom de l’EPCI d’appartenance (LIB_EPCI_SUB et POS), des données socio-économiques (P16_EMPLT et C16_ACTOCC15654) et les géométries communales.
head(com)
Simple feature collection with 6 features and 8 fields
Geometry type: MULTIPOLYGON
Dimension: XY
Bounding box: xmin: 649855.9 ymin: 6859834 xmax: 653707.7 ymax: 6863752
Projected CRS: RGF93_Lambert_93
INSEE_COM NOM_COM EPCI LIB_EPCI
771 75101 Paris 1er Arrondissement 200054781 Métropole du Grand Paris
772 75102 Paris 2e Arrondissement 200054781 Métropole du Grand Paris
773 75103 Paris 3e Arrondissement 200054781 Métropole du Grand Paris
774 75104 Paris 4e Arrondissement 200054781 Métropole du Grand Paris
775 75105 Paris 5e Arrondissement 200054781 Métropole du Grand Paris
776 75106 Paris 6e Arrondissement 200054781 Métropole du Grand Paris
EPCI_SUB LIB_EPCI_SUB P16_EMPLT C16_ACTOCC1564
771 T1 Paris 61213.89 8061.414
772 T1 Paris 61152.99 11953.851
773 T1 Paris 31460.89 18880.705
774 T1 Paris 41601.54 13794.282
775 T1 Paris 53332.77 26531.098
776 T1 Paris 45135.11 16819.452
geom
771 MULTIPOLYGON (((652048.7 68...
772 MULTIPOLYGON (((652243.5 68...
773 MULTIPOLYGON (((653617.9 68...
774 MULTIPOLYGON (((653427.2 68...
775 MULTIPOLYGON (((653170.9 68...
776 MULTIPOLYGON (((651487.5 68...
3.3 Numérateur - dénominateur
MTA
requiert un ratio défini par un numérateur et un dénominateur pour calculer les déviations et redistributions. Nous allons ici mettre en relation l’emploi localisé au lieu de travail (P16_EMPLT) et le lieu de résidence des actifs occupés, âgés de 15 à 64 ans (C16_ACTOCC1564).
Pour faciliter la réutilisation / mise à jour du code, le numérateur est renommé num et le dénominateur denom. Le ratio ciblé est aussi calculé. Ainsi, un indice supérieur à 1 signifie que la commune dispose de plus d’emplois que d’actifs occupés résidents, et inversement.
# Initialisation de l'analyse
<- which(colnames(com) == "P16_EMPLT")
num <- which(colnames(com) == "C16_ACTOCC1564")
denom colnames(com)[c(num,denom)] <- c("num", "denom")
# Retirer les valeurs égales à 0
<- com[com$num != 0 & com$denom != 0,]
com
# Calculer le ratio de référence
$ratio <- com$num / com$denom com
3.4 Présentation de l’espace d’étude
Notre espace d’étude, la métropole du Grand Paris, est composé de 150 communes, assemblées en 12 regroupements de communes (11 communautés d’agglomération + Paris). La palette de couleurs utilisée restitue les départements d’appartenance de ces territoires, nous la réutiliserons par la suite sur certaines représentations graphiques.
Les représentations cartographiques sont réalisées avec le package mapsf
(consulter la documentation pour davantage d’information). L’utilisation de ce package n’est pas détaillée dans cette fiche, nous précisons cependant que la mise en page des cartes repose sur un thème défini dans le code ci-dessous (mta_theme()
). Chaque carte obéit à la même logique :
- initialisation de la carte et du thème avec
mf_init()
- représentation cartographique avec
mf_map()
- représentation des contours d’EPCI pour l’habillage cartographique avec
mf_map()
- ajout des éléments d’habillage de la carte :
mf_title()
,mf_credits()
etmf_scale()
# Ordre des labels et couleurs pour les EPCI
<- c("Paris", "Est Ensemble", "Grand Paris Grand Est", "Paris Terres d'Envol",
epts "Plaine Commune", "Boucle Nord de Seine", "Paris Ouest - La Défense",
"Grand Paris Seine Ouest", "Vallée Sud Grand Paris",
"Grand-Orly Seine Bièvre", "Grand Paris Sud Est Avenir",
"Paris Est Marne et Bois")
# Couleurs
<- c("#cfcfcf", # Gris (Paris)
cols "#92C8E0", "#7BB6D3", "#64A4C5", "#458DB3", # Bleus (Seine-Saint-Denis)
"#A6CC99", "#8CBB80", "#71A966", "#4E9345", # Verts (Hauts-de-Seine)
"#F38F84", "#EF6860", "#EA3531") # Rouges (Val-de-Marne)
<- data.frame(epts, cols)
colEpt
# Un thème cartographique pour l'ensemble des cartes produites
<- list(bg = NA, fg = NA, mar = c(0, 0, 0, 0), tab = TRUE, pos = "left",
mta_theme inner = TRUE, line = 1.3, cex = 1, font = 2)
# Cartographie
# Appeler le thème
mf_init(epci, expandBB = c(0,0.2,0,0), theme = mta_theme)
# Carte de typologie
mf_map(x = com, type = "typo", var = "LIB_EPCI_SUB", val_order = epts,
pal = cols, border = "white", lwd = 0.2, leg_val_cex = 0.7,
leg_title = NA, leg_pos = "bottomleft", add = TRUE)
# Contour des EPCI
mf_map(x = epci, col = NA, border = "black", lwd = 1, add = TRUE)
# Titre
mf_title("Les territoires d'appartenance des 150 communes de la MGP")
# Echelle
mf_scale(size = 5, col = "black", pos = c(666000, 6839000))
# Sources
<- "Sources : INSEE, IGN, 2021 / Réalisation : Ronan Ysebaert, RIATE, 2021"
credits mf_credits(txt = credits, pos = "rightbottom", cex = 0.5)
3.5 Résumé statistique
L’analyse des ordres de grandeur des numérateurs, dénominateurs et ratios souligne la grande hétérogénéité des situations au sein de la MGP. Certaines communes n’hébergent que quelques centaines d’emplois ou d’actifs, tandis que d’autres plusieurs dizaines de milliers.
Dans son ensemble, la MGP cumule 3,9 millions d’emplois, pour 3,1 millions d’actifs occupés au lieu de résidence. Le rapport emploi localisé / actifs occupés est donc excédentaire (1,26 emplois par actif occupé résidant dans la MGP). Cela s’explique naturellement par le fait que les emplois localisés au sein de la MGP sont occupés par des actifs résidant en dehors de la métropole, notamment dans le reste de l’Île-de-France. L’INSEE rappelle à ce titre qu’en “2015, plus d’un million d’actifs occupés ne résidant pas dans la métropole du Grand Paris s’y rendent quotidiennement pour travailler. Ils occupent 26 % des emplois parisiens” (INSEE 2019). Les flux en sens inverse sont bien moindre, même si une partie des habitants de la MGP travaillent en dehors, en Grande Couronne ou hors Île-de-France.
<- st_set_geometry(com, NULL)
stat
# Résumé statistique
summary(stat[c("num", "denom", "ratio")])
num denom ratio
Min. : 366.4 Min. : 699.5 Min. : 0.2622
1st Qu.: 5722.7 1st Qu.: 8959.4 1st Qu.: 0.5907
Median : 11496.1 Median : 14299.1 Median : 0.8247
Mean : 26042.7 Mean : 20746.7 Mean : 1.1792
3rd Qu.: 29886.7 3rd Qu.: 24973.6 3rd Qu.: 1.2668
Max. :175585.4 Max. :113069.9 Max. :10.0736
# Somme des emplois au lieu de travail (milliers)
round(sum(stat$num)/1000, 0)
[1] 3906
# Somme des actifs occupés au lieu de résidence (milliers)
round(sum(stat$denom)/1000, 0)
[1] 3112
# Moyenne pondérée
<- round(sum(stat$num) / sum(stat$denom), 2)
moy moy
[1] 1.26
Une simple représentation du nombre d’emplois et d’actifs occupés permet de juger de l’inégale répartition géographique de ces masses. Bien évidemment structurées selon un modèle centre-périphérie autour de Paris, ces représentations laissent néanmoins percevoir des distinctions entre emplois et actifs.
# Découpage de la fenêtre graphique en 1 ligne / 2 colonnes
# Ce qui permet de mettre deux cartes en vis-à-vis
par(mfrow = c(1,2))
# Carte du numérateur
mf_init(epci, expandBB = c(0.02, 0.02, 0.02, 0.02), theme = mta_theme)
mf_map(epci, col = "peachpuff", border = "black", lwd = 1, add = TRUE)
mf_map(type = "prop", x = com, var = "num", col = "#F6533A", border = "white",
leg_pos = "bottomleft", leg_val_rnd = -2, inches = 0.15,
leg_title = "Nombre d'emplois\nau lieu de travail, 2016", add = TRUE)
mf_title("Numérateur - Emploi au lieu de travail")
mf_scale(size = 5, col = "black", pos = c(666000, 6839000))
# Carte du dénominateur
mf_init(epci, expandBB = c(0.02, 0.02, 0.02, 0.02), theme = mta_theme)
mf_map(epci, col = "peachpuff", border = "black", lwd = 1, add = TRUE)
mf_map(type = "prop", x = com, var = "denom", col = "#515FAA", border = "white",
leg_pos = "bottomleft", leg_val_rnd = -2, inches = 0.15,
leg_title = "Nombre d'actifs\nau lieu de résidence", add = TRUE)
mf_title("Dénominateur - Actifs au lieu de résidence, 2016")
mf_credits(txt = credits, pos = "rightbottom", cex = 0.5)
La carte choroplèthe qui en découle représente le ratio emploi au lieu de travail / actifs occupés au lieu de résidence. Elle met en évidence les principales configurations spatiales qui structurent la MGP. La métropole est caractérisée par d’important différentiels puisqu’un rapport de 39 existe entre la valeur maximale (8e arrondissement de Paris : 10.07) et la valeur minimale (Ablon-sur-Seine : 0.26).
# Paramètrage de la fenêtre graphique
par(mfrow = c(1,1))
# Palette (Color Brewer)
<- c("#FCFBFD", "#EFEDF5", "#DADAEB", "#BCBDDC", "#9E9AC8", "#807DBA", "#6A51A3",
cols "#4A1486")
# Carte de concentration de l'emploi au regard des actifs
mf_init(epci, expandBB = c(0,0.2,0,0), theme = mta_theme)
mf_map(x = com, var = "ratio", type = "choro",
breaks = c(min(com$ratio), 0.5, 0.75, 1, 1.25, 1.50, 1.75, 2, max(com$ratio)),
pal = cols, border = "white", lwd = 0.2, leg_pos = "bottomleft", leg_val_rnd = 2,
leg_title = "Emploi au lieu de travail /\nactifs occupés au lieu de résidence, 2016",
add = TRUE)
mf_map(x = epci, col = NA, border = "black", lwd = 1, add = TRUE)
mf_title("Ratio d'intérêt : concentration d'emploi au lieu de travail dans la MGP")
mf_scale(size = 5, col = "black", pos = c(666000, 6839000))
mf_credits(txt = credits, pos = "rightbottom", cex = 0.5)
# Labels
mf_label(x = com[which.min(com$ratio),], var = "NOM_COM", halo = TRUE, cex = 0.6,
bg = "white")
mf_label(x = com[which.max(com$ratio),], var = "NOM_COM", halo = TRUE, cex = 0.6,
bg = "white")
4 Analyses multiscalaires
4.1 Eléments de méthode
4.1.1 Contextes général, territorial et spatial
MTA
propose trois fonctions pour mener une exploration multiscalaire et donner à voir autrement les inégalités qui structurent cet espace d’étude :
gdev
: le contexte général évalue la situation de chaque unité territoriale au regard d’un ensemble (ou d’une valeur) de référence. Dans notre cas, il s’agit de la moyenne de la métropole du Grand Paris.tdev
: le contexte territorial calcule l’écart des unités territoriales au regard d’un niveau territorial de référence intermédiaire englobant, défini par une table d’appartenance. Dans ce cas, il s’agira d’évaluer le positionnement des communes par rapport à la moyenne de leur EPCI d’appartenance.sdev
: le contexte spatial présente cet écart au regard d’un voisinage géographique. DansMTA
, le critère de voisinage peut être défini de trois façons : selon le critère de contiguïté (d’ordre 1, 2 ou n), selon un critère de distance (centroïdes des unités territoriales localisées à moins de X mètres à vol d’oiseau) ou selon des valeurs incluses dans une matrice de distance, définies par l’utilisateur (temps de transport routier, par exemple). DansMTA
, les déviations selon les critères de contiguïté ou de distance sont calculées directement par la fonctionsdev
. Si l’utilisateur souhaite importer sa propre matrice de distance, celle-ci doit être contenue dans un dataframe avec les champs suivants : id1, id2, mesure de distance. Dans le cas présent et compte tenu de la relative homogénéité de surface des unités territoriales, nous retiendrons le critère de contiguïté d’ordre 1, c’est-à-dire le fait que deux communes soient voisines, pour évaluer la déviation spatiale.
4.1.2 Méthodes absolue et relative
Dans MTA
, deux méthodes sont proposées pour quantifier ces déviations :
La méthode relative exprime la position de chaque unité territoriale au regard de la moyenne du contexte de référence, exprimé en indice 100. Cette déviation est calculée de la façon suivante : \[ Déviation~Relative~(région~i) = \frac{\frac{Numérateur(région~i)}{Dénominateur(région~i)}}{\bar{x}(contexte~de~ référence)} \times 100 \] Ainsi, les unités territoriales caractérisées par un indice inférieur à 100 sont situées sous la moyenne du contexte de référence, et inversement. La méthode relative est donc un outil de diagnostic qui permet de mesurer l’intensité des inégalités par rapport à un modèle hypothétique d’équirépartition9.
La méthode absolue mesure la redistribution de numérateur nécessaire pour aboutir à une parfaite équirépartition entre les unités territoriales (même ratio pour toutes les unités territoriales du contexte d’analyse). La redistribution peut être positive (une unité territoriale doit redistribuer aux autres) ou négative (une unité territoriale doit recevoir des autres). Cette déviation est calculée de la façon suivante : \[ Déviation~Absolue~(région~i) = Numérateur(région~i) - \bar{x}(espace~d'étude) \times Dénominateur(région~i) \] La méthode absolue est plutôt un outil de prospective puisqu’elle permet de mesurer la quantité de ressource qu’il faudrait théoriquement déplacer des zones favorisées vers les zones défavorisées pour aboutir à l’équirépartition. Si la ressource n’est pas mobile, elle permet symétriquement de mesurer la quantité de population qui devrait se déplacer des zones défavorisées vers les zones favorisées pour aboutir à l’équirépartition.
Il convient d’insister une fois encore sur l’importance du choix du critère d’inégalité \(Z = \frac{V}{P}\) qui est introduit dans le modèle MTA
et sur la signification politique du critère d’équirépartition. Dans l’exemple étudié ici, ce qui est en jeu n’est rien moins que la politique de régulation des constructions de logement et de création d’emplois dans une région marquée de longue date par des déséquilibres persistants.
4.1.3 Cartographie des résultats
Dans notre cas, la palette de couleurs proposée pour représenter les valeurs des déviations est celle suggérée dans HyperAtlas (bleu = inférieur à la moyenne, rouge = supérieur à la moyenne).
Les valeurs des déviations absolues sont représentées par des figurés proportionnels. S’ils sont représentés en rouge, cela signifie que les communes bénéficient d’un excédent de ressource ; inversement les figurés représentés en bleu présentent les communes qui souffrent d’un déficit de ressource.
4.1.4 Représentations graphiques associées
Des indicateurs statistiques et des représentation graphiques sont généralement associés à la cartographie des résultats. Ils s’inspirent en grande partie des fonctionnalités du logiciel HyperAtlas (courbes de Lorenz, boîtes à moustache) et permettent d’approfondir l’interprétation des résultats.
4.2 Déviation générale
4.2.1 Calcul des déviations et cartographie
La déviation générale (déviation à la moyenne de l’ensemble de la MGP) se calcule avec la fonction gdev
. Elle prend en entrée le numérateur (num) et le dénominateur (denom). La déviation relative est calculée avec l’argument type = rel
.
# Déviation générale
$gdevrel <- gdev(x = com, var1 = "num", var2 = "denom", type = "rel")
com
# Palette de couleurs (déviation, 6 classes, origine Color Brewer)
<- c("#4575B4", "#91BFDB", "#E0F3F8", "#FEE090", "#FC8D59", "#D73027")
devpal
# Cartographie
mf_init(epci, expandBB = c(0,0.2,0,0), theme = mta_theme)
mf_map(x = com, var = "gdevrel", type = "choro", pal = devpal,
breaks = c(min(com$gdevrel), 75, 90, 100, 111, 133, max(com$gdevrel)),
border = "white", lwd = 0.2, leg_pos = "left", leg_val_rnd = 0,
leg_title = "Déviation au contexte général\n(100 = moyenne de la MGP)",
add = TRUE)
mf_map(x = epci, col = NA, border = "black", lwd = 1, add = TRUE)
mf_title(paste0("Déviation générale"))
mf_scale(size = 5, col = "black", pos = c(666000, 6839000))
mf_credits(txt = credits, pos = "rightbottom", cex = 0.5)
Cette carte met en évidence les inégalités de concentration d’emplois dans le contexte de la MGP. Les communes au-dessus de la moyenne (100 = 1,26 emplois/actifs occupés) sont quasi exclusivement toutes situées dans la partie ouest de l’espace d’étude, à Paris ou dans les Hauts-de-Seine. Les arrondissements du nord-est parisien ont un ratio inférieur à la moyenne. Par ailleurs, on peut noter que la totalité des communes affiche un ratio inférieur à la moyenne dans 3 EPCI (Grand Paris Grand Est, Vallée Sud Grand Paris et Grand Paris Sud Est Avenir).
Les deux tableaux ci-dessous présentent les extrêmes (min et max) pour cette déviation.
# Déviation générale - déviations les plus élevées
<- st_set_geometry(com, NULL)
df <- df[order(df$gdevrel, decreasing = TRUE), ]
df
1:10,c("INSEE_COM", "NOM_COM", "LIB_EPCI_SUB", "gdevrel" ,"num" ,"denom" ,"ratio")] df[
INSEE_COM | NOM_COM | LIB_EPCI_SUB | gdevrel | num | denom | ratio |
75108 | Paris 8e Arrondissement | Paris | 802.5 | 174253.6 | 17298.1 | 10.1 |
94065 | Rungis | Grand-Orly Seine Bièvre | 780.7 | 27219.4 | 2777.5 | 9.8 |
75101 | Paris 1er Arrondissement | Paris | 604.9 | 61213.9 | 8061.4 | 7.6 |
75102 | Paris 2e Arrondissement | Paris | 407.5 | 61153.0 | 11953.9 | 5.1 |
75109 | Paris 9e Arrondissement | Paris | 287.7 | 117151.8 | 32442.7 | 3.6 |
92062 | Puteaux | Paris Ouest - La Défense | 272.0 | 77080.0 | 22572.7 | 3.4 |
75107 | Paris 7e Arrondissement | Paris | 240.9 | 70762.4 | 23397.1 | 3.0 |
75104 | Paris 4e Arrondissement | Paris | 240.3 | 41601.5 | 13794.3 | 3.0 |
75106 | Paris 6e Arrondissement | Paris | 213.8 | 45135.1 | 16819.5 | 2.7 |
94054 | Orly | Grand-Orly Seine Bièvre | 199.7 | 22609.1 | 9018.4 | 2.5 |
# Déviation générale - déviations les plus élevées
<- st_set_geometry(com, NULL)
df <- df[order(df$gdevrel, decreasing = FALSE), ]
df
1:10,c("INSEE_COM", "NOM_COM", "LIB_EPCI_SUB", "gdevrel", "num", "denom", "ratio")] df[
INSEE_COM | NOM_COM | LIB_EPCI_SUB | gdevrel | num | denom | ratio |
94001 | Ablon-sur-Seine | Grand-Orly Seine Bièvre | 20.9 | 650.9 | 2483.0 | 0.3 |
94056 | Périgny | Grand Paris Sud Est Avenir | 21.2 | 366.4 | 1375.0 | 0.3 |
94053 | Noiseau | Grand Paris Sud Est Avenir | 25.1 | 681.9 | 2162.4 | 0.3 |
93015 | Coubron | Grand Paris Grand Est | 25.4 | 692.5 | 2176.1 | 0.3 |
93033 | Gournay-sur-Marne | Grand Paris Grand Est | 25.5 | 1000.3 | 3127.3 | 0.3 |
93032 | Gagny | Grand Paris Grand Est | 26.3 | 5458.2 | 16540.3 | 0.3 |
94059 | Le Plessis-Trévise | Grand Paris Sud Est Avenir | 26.8 | 3030.1 | 9016.6 | 0.3 |
94058 | Le Perreux-sur-Marne | Paris Est Marne et Bois | 28.9 | 5718.4 | 15769.5 | 0.4 |
92022 | Chaville | Grand Paris Seine Ouest | 29.5 | 3619.7 | 9783.3 | 0.4 |
91589 | Savigny-sur-Orge | Grand-Orly Seine Bièvre | 29.7 | 6081.4 | 16302.3 | 0.4 |
Outre les arrondissements du centre-ouest parisien, largement excédentaires en termes d’emplois au regard du nombre d’actifs qui y résident, cette analyse fait très nettement ressortir Rungis, son marché et son réseau d’entreprises (plus de 1 200 localisées sur le marché), comme en atteste l’extrait de la page Web du marché international de Rungis.